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Mes Nuits Américaines
5 avril 2011

Nous, Princesses de Clèves, un documentaire plein d'espoir

Nous__princesses_de_Cl_vesEn posant sa caméra dans un lycée ZEP de Marseille, le documentariste Régis Sauder livre un message prodigieusement positif sur l’état de notre jeunesse. « Jamais cour n’a eu tant de belles personnes ».

 

Nous, princesses de Clèves n’est pas le premier film qui s’empare du roman du XVIIe siècle de Mme de La Fayette pour en faire résonner les échos dans la jeunesse française d’aujourd’hui. En 2008 déjà, Christophe Honoré en avait fait une version contemporaine dans un lycée huppé de l’ouest parisien, avec La Belle Personne. Le film de Régis Sauder pourrait en être le pendant documentaire et humble, finalement sans doute plus proche du film d’Abdellatif Kechiche L’Esquive (2002), dans ce que la littérature peut apporter à une jeunesse a priori « défavorisée » socialement et culturellement.

Alors qu’ils étudient ce roman pour leur cours de littérature, une classe d’élèves du lycée Diderot, dans les quartiers nord de Marseille, s’approprient l’œuvre de Mme de La Fayette et y trouvent des parallèles évidents avec la vie qu’ils mènent, les relations amicales et amoureuses qu’ils entretiennent,  les sentiments qu’ils éprouvent ou leur envie de s’affranchir de leur famille et de s’élever dans la société. La cour d’Henri II devient cour de lycée et lycéens et lycéennes deviennent autant de princesse de Clèves ou de duc de Nemours en herbe. A travers une vingtaine de témoignages où les adolescents et leurs parents se livrent avec une honnêteté saisissante, le réalisateur croque le portrait sans faux-semblant d’une jeunesse pleine d’incertitudes, où les propos forts éclatent et les caractères s’affirment. L’une vit une relation à distance avec son fiancé mais fréquente un autre garçon, l’autre ne ressent aucun sentiment pour quiconque. L’une a vécu une passion qu’elle croit ne jamais pouvoir retrouver, l’autre dit n’avoir jamais connu l’amour. L’un veut fuir sa famille pour monter à la capitale et vivre librement son amour, l’autre aime plaire aux filles et enchaîner les conquêtes…

Régis Sauder s’avère subtil et sensible dans sa façon d’utiliser ce dispositif d’identification. En offrant une cure de jouvence au texte du XVIIe siècle, il propose un documentaire fascinant, qui ne tombe jamais dans le piège du misérabilisme. Car tout ici est lumineux, intelligent et plein d’espoir. De petits instants de grâce en paroles toujours justes, Nous, princesses de Clèves est une déclaration d’amour à la jeunesse, pleine de ressource et d’avenir, malgré les difficultés qu’elle doit affronter.

Comme un pied de nez aux propos de notre cher président, qui n’hésite pas à dire tout le mal qu’il pense de La princesse de Clèves), les lycéens du film, au contraire, pensent qu’il n’y a jamais rien eu de plus vivant et d’universel que ce dont parle le roman de Mme de La Fayette

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Nous, princesses de Clèves, de Régis Sauder

avec les élèves du lycées Diderot à Marseille

Sortie le 30 mars 2011

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