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Mes Nuits Américaines
20 mai 2010

CANNES 2010 Day 7 : Poetry, My Joy et Carlos

Deux films en compétition, un hors compétition pour ce septième jour de Festival et il n’est rien de dire que tous n’ont pas reçu le même accueil de la part des critiques. Accueil plutôt élogieux tout d’abord pour Poetry, de Lee Chang-Dong, qui met en scène une grand-mère qui s’ouvre à la poésie tandis qu’elle doit faire aux secrets que cache son petit-fils. Pour Christophe Chadefaud (Studio CinéLive, ici), le film est une « jolie poésie » à la « mise en scène soignée » dont « l’intérêt majeur repose sur la juxtaposition de deux histoires », mais « quant à une éventuelle recherche d’émotion, rien à faire, ce n’est visiblement pas à l’ordre du jour ». Arnaud Schwartz (La Croix, ici) y voit l’ « œuvre sublime traversée du mystère de l’immensité intérieure » d’un « moraliste questionné par les maux terribles de nos sociétés dites évoluées » qui révèle sa « capacité à dessiner avec beaucoup de subtilité d’inoubliables personnages féminins confrontés à la douleur et à la perte ». Enfin, selon Eric Vernay (Fluctuat.net, ici), Poetry met en scène « cet acte politique qu’est la quête du beau » grâce au talent de Lee Chang-Dong qui « a le chic pour sublimer l’aspect sordide du monde » : « gorgé d’une sérénité printanière, ce mélodrame déchirant tire sa force tranquille des courants contraires qui la parcourent subtilement, selon l’équilibre harmonieux propre aux chefs-d’œuvre ».

Les critiques sont bien plus dures avec le premier film ukrainien jamais sélectionné en compétition, My Joy, de Sergeï Loznitsa. L’histoire d’un routier coincé dans un village cul-de-sac où règnent la violence, la corruption et l’absurdité. Mise en garde de Marie Sauvion (Le Parisien, ici) : « le titre "Mon Bonheur" cache un pensum qui donnerait des envies de suicide au dalaï-lama. Vaguement teinté d’humour, le long-métrage intrigue un peu au début, jusqu’à ce que la lenteur et les flash-back sèment le spectateur en route ». Même constat dépité pour François-Guillaume Lorrain (Le Point, ici) pour qui « le scénario tourne à l’exercice de style agaçant » : « il y a bien évidemment un propos, cette permanence de la violence, sa gratuité parfois, mais on n’est guère convaincu ». Romain LE Vern (Excessif.com, ici) y voit toutefois une beauté de la mise en scène « où les plans très composés jouent sur la profondeur de champ et la multiplication des cadres », mais « dont la densité formelle et la virtuosité stylistique s’expriment au détriment d’une narration agressivement absconse » Constat cinglant : « S’il sait filmer, il possède aussi l’art de faire passer des pour des lanternes. »

Enfin, présenté hors compétition, Carlos d’Olivier Assayas, film originellement produit pour la télévision dont la programmation a suscité une polémique (futile devant le plébiscite des critiques). Fabrice Leclerc (Studio CinéLive, ici) y voit « 5 heures d’une leçon de cinéma infernale, un summum de mise en scène, une mise en abyme d’un personnage aux multiples facettes » incarnée « par un acteur totalement génial qui a su faire du terroriste bien connu un mille-feuilles de contradiction, d’égocentrisme et de rage ». Pour Thierry Gandillot (Les Echos, ici), « le cinéaste a réalisé un film ni complaisant ni à charge (…) haletant de bout en bout, aussi fiévreux que maîtrisé » : « il fallait certainement à Olivier Assayas cette amplitude dans la durée pour donner le meilleur de lui-même sans sacrifier son style sur l’autel de l’impératif télévisuel ». Enfin, selon Philippe Azoury (Ecrans.com, ici), « s’il y a de l’admiration dans cette tragédie de l’erreur absolue, dans cette vie d’un homme qui est montré tantôt comme une rock star terroriste, tantôt comme une bête sanguinaire, ou plus tard comme "sac à vin marxiste", c’est avant tout une admiration de cinéaste ».

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