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Mes Nuits Américaines
23 mai 2010

CANNES 2010 Day 10 : Soleil trompeur : l'Exode et Tender Son - The Frankenstein Project

Dixième jour de Festival et dernière ligne droite avant le Palmarès. Au programme, encore une fois deux films qui ne font pas l’unanimité. Soleil Trompeur : l’Exode, tout d’abord, la suite du film réalisé il y a quinze ans par Nikita Mikhalkov. On y retrouve Sergueï Kotov, condamné au goulag par Staline, mais qui réussit à s’en échapper lors de l’invasion de l’URSS par les Nazis en 1941. Pour Sandy Gilet (EcranLarge.com, ici), ce deuxième opus « ne semble exister que par la volonté de faire un film qui puisse enfin représenter d’une manière magistrale et épique le sacrifice de toute une nation contre la déferlante guerrière nazie ». Un film « biaisé », donc, mais « que l’on se surprend à visionner sans déplaisir », car Mikhalkov semble ne pas avoir « oublié qu’il faisait un film avec ce que cela implique pour capter et garder son public ». Toutefois, pour Estelle Chardac (Toutlecine.com, ici), malgré quelques « instants gracieux », « l’ensemble est cousu de fil blanc » : Soleil trompeur 2 « prend rarement le temps de réfléchir, tout embarqué qu’il est dans sa fascination morbide pour les clichés dégoulinants ». Constant plus dur encore pour Thierry Chèze (Studio CinéLive, ici) dont on citera de longs passages délicieusement cinglants : « les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Voilà un dicton sur lequel aurait dû méditer Mikhalkov avant d’exposer au plus grand nombre cette fresque lourdingue, bruyante et mortellement ennuyeuse de 2h30. Le Russe multiplie travellings, explosions, musique symphonique… mais met tous ces outils du cinéma au service du néant ». « On a l'impression de voir un gamin engloutir dans un déluge d'effets pyrotechniques le trésor de 35 millions d'euros qu'on lui a confié ou plutôt qu'il s'est lui-même confié, en tant que membre éminent du conseil d'administration de l'agence fédérale chargée de subventionner le cinéma russe ». « Son intrigue aux semelles de plomb se vit dans la salle comme une chemin de croix interminable dans lequel il prend cependant garde de faire brailler chacun de ses comédiens pour maintenir le public éveillé ». Le « pire film de la compétition » en somme.

Enfin, dernier film en compétition, Tender Son – The Frankenstein Project, du hongrois Kornel Mundruczo, libre adaptation de l’œuvre de Mary Shelley dans le Budapest contemporain. Une « lumière noire d’une suffocante beauté » pour Jacques Mandelbaum (Le Monde, ici) : « l’enfermement, la gamme sombre de couleurs tranchant avec l’expressivité des visages violemment éclairés, les méandres de la maison, la récurrence menaçante des plongées verticales de la caméra, tout suggère la transposition dans l’espace d’un univers mental en quête d’expiation ». Et de conclure : « les monstres ne sortent jamais que de notre chair et leur révolte est notre fardeau ». Pour Eric Vernay (Fluctuat.net, ici), voilà le film « sordide ET maniériste » du Festival, « contemplatif et un peu creux sur la monstruosité, la marginalité et la perte de l’innocence ». Enfin, pour Thierry Chèze (Studio CinéLive, ici), ce film « confirme [le] sens précis et sobre de la mise en images » de Mundruczo qui « sait instaurer en quelques plans une atmosphère captivante », mais  qui malheureusement « s’enfonce petit à petit dans un océan d’ennui à travers ce rapport père-fils qu’on a déjà vu mille fois à l’écran en mieux, en tout cas en plus captivant, détonnant, dérangeant ou émouvant ».

Reste plus qu’à attendre les avis des membres du jury. Palmarès ce soir, 19h15 en clair sur Canal+.

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