CANNES 2011 : La Compétition officielle

Bir Zamanlar Anadolu'da (Once Upon A Time In Anatolia) de Nuri Bilge CEYLAN

La vie dans une petite ville s’apparente à un voyage au milieu des steppes : l’impression que quelque chose de nouveau et de différent va surgir derrière chaque colline, mais toujours les mêmes routes monotones, effilées, qui disparaissent ou persistent, infailliblement similaires...

Présent à la Croisette depuis 1995, avec son court-métrage Koza, le cinéaste turque Nuri Bilge Ceylan, membre du jury des courts-métrages en 2004 et des longs-métrages en 2009, est revenu en compétition officielle trois fois : en 2003, Uzak remporte le Grand Prix et un double prix d’interprétation masculine, en 2006, Les Climats repart avec le prix FIPRESCI de la critique internationale, tandis qu’en 2008, Les Trois Singes obtient celui de la Mise en scène.

Drive de Nicolas WINDING REFN

Un cascadeur tranquille et anonyme se métamorphose dès que la nuit tombe : il devient pilote de voitures pour le compte de la mafia. La combine est bien rodée jusqu’au jour où l'un des casses tourne mal et l’entraîne dans une course-poursuite infernale. Il veut se venger de ceux qui l’ont trahi...

Première venue sur la Croisette pour le danois Nicolas Winding Refn, déjà réalisateur de la très remarquée trilogie Pusher, et des saisissants Bronson et Le Guerrier Silencieux.

Habemus Pamam de Nanni MORETTI

Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur. Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu ! Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle responsabilité. Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise...

Depuis Padre Padrone en 1977, l’italien Nanni Moretti a présenté pas moins de huit films en compétition à Cannes. Prix de la Mise en scène en 1994 pour Journal intime et membre du jury en 1997, il reçoit la Palme d’or en 2001 pour le bouleversant La Chambre du fils.

Hanezu No Tsuki de Naomi KAWASE

La région d’Asuka est le berceau du Japon. Ici, il y a longtemps, vivaient ceux qui se satisfaisaient du plaisir de l’attente. Le peuple moderne, l’ayant apparemment perdu, semble incapable d’être reconnaissant du présent. Le temps a évolué. Takumi et Kayoko, héritant des espoirs déchus de leurs grands-parents, passent leur vie. Leur histoire est universelle, à l’image des âmes innumérables qui se sont accumulées sur cette terre.

 

Caméra d’or en 1997 avec Suzaku, la japonaise Naomi Kawase est par la suite venue deux fois en compétition à Cannes, où elle remporte en 2007 le Grand Prix avec La Forêt de Mogari.

Hearat Shulayim (Footnote) de Joseph CEDAR

Les Shkolnik sont chercheurs de père en fils. Alors qu’Eliezer Shkolnik, professeur puriste et misanthrope a toujours joué de malchance, son fils Uriel est reconnu par ses pairs.
Jusqu’au jour où le père reçoit un appel : l’académie a décidé de lui remettre le prix le plus prestigieux de sa discipline. Son désir de reconnaissance éclate au grand jour.

 

Remarqué dans le monde entier en 2008 avec Beaufort, film de guerre absurde et réaliste sur le conflit libanais, Josef Cedar, membre de la nouvelle génération du cinéma israélien, fait cette année ses premiers pas à Cannes.

Ichimei (Hara-Kiri : Death of A Samouraï) de Takashi MIIKE

Le samouraï Hanshiro a bien décidé de se venger du seigneur féodal Kageyu, qui a poussé son beau-fils à se suicider avec sa propre épée. Remake en 3D d’un film de Masaki Kobayashi de 1962.

 

Encore une première cannoise pour ce japonais à la filmographie plus que foisonnante, et abonné au cinéma survolté, violent et hystérique.

L'Apollonide - Souvenirs de la maison close de Bertrand BONELLO

A l'aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien car la maison est close, mais à l’intérieur de ses murs tout est possible.

 

Membre du jury courts-métrages en 2009, Bertrand Bonello a présenté son second long-métrage, Le Pornographe, à la Semaine de la Critique en 2001. En compétition en 2003 avec Tirésia, il passe également par la Quinzaine des Réalisateur en 2008 avec De La Guerre.

La Piel Que Habito de Pedro ALMODÓVAR

Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau grâce à laquelle il aurait pu la sauver. Douze ans après le drame, il réussit à cultiver une peau qui est une véritable cuirasse contre toute agression. Mais il lui faut un cobaye…

 

Membre du jury en 1992, ce n’est qu’en 1999 qu’Almodovar fait ses débuts en Compétition officielle à Cannes, avec Tout sur ma mère, Prix de la Mise en scène. Il revient ensuite en 2004 avec La Mauvaise Education, en 2006 avec Volver (Prix du scénario) et en 2009 avec Etreintes brisées.

La source des femmes de Radu MIHAILEANU

Aujourd’hui, dans un petit village, quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les femmes vont chercher l'eau à la source, en haut de la montagne, sous un soleil de plomb, et ce depuis la nuit des temps. Leila, jeune mariée, propose aux femmes de faire la grève de l'amour : plus de câlins, plus de sexe tant que les hommes n’apportent pas l’eau au village.

 

Première venue en compétition pour le cinéaste français d’origine roumaine, remarqué en 2005 avec Va, vis et deviens puis avec Le Concert.

Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc DARDENNE

Cyril, bientôt 12 ans, n'a qu'une idée en tête : retrouver son père qui l'a placé provisoirement dans un foyer pour enfants. Il rencontre par hasard Samantha, qui tient un salon de coiffure et qui accepte de l'accueillir chez elle pendant les week-ends. Mais Cyril ne voit pas encore l'amour que Samantha lui porte, cet amour dont il a pourtant besoin pour apaiser sa colère...

 

Présidents du jury courts-métrages en 2000 et de la Caméra d’or en 2006, les frères Dardenne font partie de cette espèce rare des doublement palmedorisés, avec Rosetta en 1999 et L’Enfant en 2005. Avec ce cinquième film en compétition, seront-ils les premiers à en recevoir une troisième ?

Le Havre d’Aki KAURISMÄKI

Marcel Marx, ex-écrivain et bohème renommé, s'est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre où son métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures lui donne le sentiment d'être plus proche du peuple. Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty, quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d'Afrique noire.         

Dès 1987, le finlandais Aki Kaurismäki met les pieds sur la Croisette, avec Shadows in Paradise présenté en section parallèle. Pour la première fois en compétition officielle en 1996 avec Au loin  s’en vont les nuages, il reçoit le Grand Prix et un prix d’interprétation féminine en 2002 pour L’homme sans passé.

Melancholia de Lars VON TRIER

À l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la sœur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre...

 

Lars Von Trier et Cannes, c’est une longue histoire. Le cinéma si particulier du réalisateur danois a souvent fait polémique sur la Croisette, dans un étrange mélange de fascination et de répulsion. En 1984, The Element of Crime est le premier des neuf films qu’il présente en Compétition officielle. Grand Prix pour Europa en 1991 et pour Breaking The Waves en 1996, il reçoit la Palme d’or en 2000 pour Dancer in The Dark, tandis que Charlotte Gainsbourg reçoit un prix d’interprétation féminine en 2009 pour Antichrist.

Michael de Markus SCHLEINZER

Les cinq derniers mois de la vie commune forcée entre Wolfgang, 10 ans et Michael, 35 ans qui l’a enlevé, séquestré et violé.

 

Premier film et première sélection pour cet Autrichien qui n’en est pas moins un familier du monde du cinéma puisqu’en plus d’être acteur à ses heures perdues (Le Braqueur de Benjamin Heisenberg), il est depuis dix ans le directeur de casting attitré de Michael Haneke.

Pater d’Alain CAVALIER

Vincent Lindon et Alain Cavalier, liés par l’amitié, presque comme fils et père. Boire du Porto dans les bars, se demander quel film on peut faire ensemble. De temps en temps, mettre une cravate et un costume. Se filmer en hommes de pouvoir. Histoire de voir jusqu’où on peut mettre les pieds dans le plat. Histoire de rire. Histoire à dormir debout si on confond histoire personnelle et histoire tout court. Et toujours, la bonne question sans réponse du cinéma : est-ce vrai ou pas ?

 

Avec trois films en Compétition et deux à Un Certain Regard, Alain Cavalier a remporté le seul Prix du jury en 1986 pour Thérèse et le Prix de l’intimité en 2005 pour Le Filmeur.

Polisse de MAÏWENN

Le quotidien des policiers de la Brigade de Protection des Mineurs, ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets, les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents. C’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec...

 

Avec son troisième film, voilà la prometteuse Maïwenn propulsée sur la Croisette. Après les impressionnants Pardonnez-moi et Le Bal des actrices, il est peu de dire qu’on attend beaucoup de ce Polisse.

Sleeping Beauty de Julia LEIGH

Une jeune étudiante qui a besoin d’argent multiplie les petits boulots. Suite à une petite annonce, elle intègre un étrange réseau de beautés endormies. Elle s’endort. Elle se réveille. Et c’est comme si rien ne s’était passé...

 

Encore un premier film et une première sélection en compétition pour cette romancière australienne qui offre ici un film à la beauté érotique et glacée.

The Artist de Michel HAZANAVICIUS

Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars.

 

Le couple Hazanavicius-Dujardin nous avait déjà comblés avec les deux aventures exotiques d’OSS 117. Les voilà de retour avec ce film muet en noir et blanc qui reprend l’esthétique des années 20, on ne peut plus intrigant !

The Tree Of Life de Terrence MALICK

Dans le Texas des années 50, Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante et généreuse. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, puis à affronter l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient perturber cet équilibre fragile...

 

Terrence Malick a su se faire désirer. Alors que les programmateurs espéraient pouvoir projeter son film l’année dernière, ils ont dû faire avec le perfectionnisme du réalisateur américain et attendre un an avant de pouvoir sélectionner le film en compétition. En 1979, Terrence Malick avait déjà reçu le prix de la Mise en scène pour Les Moissons du ciel. Qu’en sera-t-il cette année ? Une Palme d’or pour ce film si attendu ?

This Must Be The Place de Paolo SORRENTINO

Cheyenne est une ancienne star du rock. A 50 ans, il a conservé un look gothique, et vit de ses rentes à Dublin. A la mort de son père, avec qui il avait coupé les ponts, il découvre que ce dernier voulait se venger d’une humiliation dont il avait été victime. Cheyenne décide de poursuivre cette quête et entame, à son rythme, un voyage à travers l’Amérique.

 

Présent en compétition en 2004 avec Les conséquences de l’amour, puis en 2006 avec L’ami de la famille, c’est en 2008 que l’italien Paolo Sorrentino se voit récompensé d’un prix du jury pour le bluffant Il Divo, avant d’être président du jury Un Certain Regard l’année suivante.

We Need To Talk About Kevin de Lynne RAMSAY

Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. Mais la communication entre mère et fils s'avère d'emblée très compliquée. A l'aube de ses 16 ans, il commet l'irréparable. Et voilà Eva tiraillée entre la culpabilité et son sentiment maternel.

 

Prix du Jury du court-métrage en 1996 pour Small Deaths et en 1998 pour Gasman, puis membre du jury courts-métrage en 2001, Lynne Ramsay est venue présenter Ratcatcher à Un Certain Regard en 1999.