Morphing Robert Downey Jr

C’est à cinq ans, devant la caméra de papa, Robert Downey Sr, que notre homme débute sa carrière au cinéma. Il participe ensuite, le temps d’une saison (1985-86), au Saturday Night Live, puis décide de partir à Hollywood, où il enchaîne les petits boulots et décroche quelques premiers rôles, dans Le dragueur de James Toback et Neige sur Beverly Hills, une adaptation du Moins que zéro de Bret Easton Ellis. Il donne également la réplique à James Woods dans Coupable Ressemblance ou à Mel Gibson dans Air America. Mais c’est avec son interprétation de Charlie Chaplin que Downey Jr donne toute la mesure de son talent. S’il continue, au cours des années 90 à obtenir de bons rôles, sa vie personnelle n’en est pas moins ravagée par des problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie qui nuisent à sa carrière. Il se fait d’ailleurs virer par les producteurs de la série Ally McBeal après la première saison. Heureusement sa rencontre, sur le tournage de Gothika, avec la productrice Susan Levin, qui deviendra sa femme et la mère de ses quatre enfants, l’aide à remonter la pente et l’acteur reconquiert une célébrité entachée grâce à des rôles bien choisis, avant de finir les années 2000 en apothéose avec les succès d’Iron Man et de Sherlock Holmes. Aujourd’hui, Hollywood ne peut se passer de lui. On devrait d’ailleurs le retrouver à l’affiche de Captain America, Very Bad Trip 2 et The Avengers.

1. Le Drageur : Après avoir fait ses débuts à New York, Robert Downey Jr part à Hollywood où il décroche un premier rôle de jeune homme amoureux de la fille d’un mafieux (Dennis Hopper) dans Le Dragueur de James Toback. Le détail qui tue à Mèche rebelle et regard naïf, Downey Jr était jeune (22 ans) et se la jouait beau gosse.

2. Air America : Après avoir enchaîné quelques bons rôles (notamment celui d’un jeune toxicomane dans Neige sur Beverly Hills), Robert Downey Jr donne la réplique à Mel Gibson, alors au faîte de sa gloire. Il y interprète un pilote de ligne civil engagé par Air America, une compagnie aérienne créée par la CIA qui officie au Laos pendant la Guerre du Vietnam. Le détail qui tue àOn croirait presque Downey Jr capable de redonner de l’allure à cette coupe de cheveux années 80 façon Mel Gibson (justement !) dans L’Arme fatale. Presque…

3. Chaplin : En 1992, Richard Attenborough confie à Downey Jr le soin d’incarner le plus célèbre des réalisateurs et acteurs de cinéma, Charlie Chaplin, dans ce biopic où il donne notamment la réplique à la fille du maître, Géraldine Chaplin. Une sacrée opportunité pour l’acteur, dont la prestation remarquée lui vaut une nomination aux Oscars. Le détail qui tue àAvec sa petite moustache, son teint pâle et ses vêtements trop grands, Downey Jr est un Chaplin plus vrai que nature.

4. Short Cuts : Dans ce film choral de Robert Altman, inspiré de nouvelles de Raymond Carver et récompensé du Lion d’or à Venise en 1993, Downey Jr est le maquilleur hollywoodien Bill Bush, un des 22 personnages (un sacré casting !) dont les destins s’entremêlent. Le détail qui tue à La clope au bec et le regard en coin, ça fait toujours son effet !

5. Tueurs nés : Dans ce film d’Oliver Stone d’après un scénario de Tarantino, Downey Jr incarne Wayne Gale, journaliste et présentateur télé qui fait d’un couple de tueurs en série (incarné par Woody Harrelson et Juliette Lewis) des stars internationales grâce à son émission American Maniacs. Le détail qui tue à La barbe, la barbe, la barbe… !

6. Le Don du roi : En compétition pour l’Ours d’or à Berlin en 1996, ce film d’époque de Michael Hoffman met en scène Robert Merivel, engagé comme médecin du roi à la Cour de Charles II d’Angleterre et contraint d’épouser la maîtresse de ce dernier pour ne pas éveiller les soupçons de la Reine. Le détail qui tue à Downey Jr adopte le style chemise à jabot-vêtements brodés de fils d’or-perruque façon Louis XIV. Le Grand Siècle, quoi !

7. Wonder Boys : Dans la deuxième moitié des années 90, Downey Jr connaît de graves problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie, ce qui ne l’empêche pas d’enchaîner les films (U.S. Marshals, Prémonitions, Bowfinger, roi d’Hollywood). Dans Wonder Boys, de Curtis Hanson, il incarne Terry Crabtree, directeur littéraire venu relancer son poulain, Grady Tripp (Michael Douglas), écrivain qui a connu le succès avec un premier roman devenu culte mais incapable de finir son deuxième opus. Le détail qui tue à Cette casquette de base-ball siglée NY… Toute une époque !

8. Gothika : Ce film de Mathieu Kassovitz, dans lequel il incarne le collègue (amoureux) d’Halle Berry (qui n’a aucun souvenir d’avoir tué son mari), marque une étape dans la carrière de Downey Jr. Sur le tournage, il rencontre celle qui sera sa femme, la productrice Susan Levin, et décidé d’arrêter l’alcool et la drogue. Le détail qui tue à Avec sa chemise noire, sa cravate et sa coupe de cheveux négligemment décoiffée, Bobby est terriblement sexy !

9. Kiss Kiss Bang Bang : Présenté hors Compétition au Festival de Cannes 2005, Kiss Kiss Bang Bang met en scène un petit voyou débarqué sur le plateau d’un film (policier) hollywoodien pour se cacher de la police. Le détail qui tue à Ben, y en a-t-il vraiment ? Pour une fois, Downey Jr a sa vraie tête !

10. Good Night And Good Luck : Pour son deuxième film, Georges Clooney fait appel un une poignée d’excellents acteurs (David Strathairn, Patricia Clarkson, Frank Langella) et restitue, grâce à un noir et blanc splendide et des morceaux de jazz interprétés par Dianne Reeves, l’atmosphère feutrée des années 50. Downey Jr y incarne Joe Wershba, un des journalistes collaborateurs d’Edward R. Murroy, présentateur du journal télévisé de CBS et pourfendeur de la politique maccarthyste. Le détail qui tue à Sous le noir et blanc du directeur de la photographie Robert Elswit, Downey Jr semble avoir pris un coup de vieux. Mais ne perd rien à sa classe.

11. Fur : Inspiré par le personnage de Diane Arbus (incarné par Nicole Kidman), Fur est un portrait imaginaire de celle qui fut d’abord l’assistante de son mari photographe avant de devenir une des artistes majeures du XXe siècle. Downey Jr y incarne le voisin de madame, personnage fascinant qui vit cloîtré, vêtu d’un long manteau, d’un chapeau et d’un masque… pour masquer une pilosité plus que singulière.Le détail qui tue à Downey Jr est aussi velu que la Bête incarnée par Jean Marais dans le film de Cocteau. Mais comme trop de poils tue le poil, Nicole Kidman décide de tout raser.

12. Zodiac : Après Good Night And Good Luck, Downey Jr endosse à nouveau les habits de journaliste dans ce film de David Fincher, inspiré de l’histoire vraie d’un serial killer qui sema la terreur dans la région de San Francisco dans les années 60. Il y incarne Paul Avery, spécialiste des affaires criminelles au San Francisco Chronicle, amené à travailler sur le dossier au côté du jeune dessinateur Robert Graysmith (Jake Gyllenhaal). Le détail qui tue à Bon, déjà que Downey Jr doit se payer des cheveux longs, un bouc et des grosses lunettes d’une autre époque, mais alors, le petit gilet et surtout le foulard qui avec, là, je ne comprends plus rien.

13. Iron Man : Avec ce rôle de super-héros à l’armure d’acier, Downey Jr reconquiert sa célébrité auprès d’un large public d’autant que le film est un succès aux Etats-Unis comme en France. Une réussite qui appellera une suite deux ans plus tard. Et bientôt un troisième opus ? Le détail qui tue à Evidemment, l’armure rouge, c’est classe, surtout pour un super-héros.

14. Tonnerre sous les tropiques : Dans cette comédie délirante, Downey Jr est Kirk Lazarus, un acteur australien récompensé par plusieurs Oscars, qui doit incarner (avec un sérieux hilarant) un sergent afro-américain dans un film de guerre tourné en pleine jungle. Un rôle déjanté qui lui vaut une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle. Le détail qui tue à Pour les besoins du film, Downey Jr adopte la peau noire et le cheveu crépu…

15. Sherlock Holmes : Guy Ritchie donne un sacré coup de jeune aux aventures des plus célèbres détectives de la littérature, Sherlock Holmes et Docteur Watson, incarnés respectivement par Downey Jr et Jude Law. Ce rôle valut à notre homme un Golden Globe du meilleur acteur, en attendant la suite de leurs aventures prévues pour décembre 2011 aux Etats-Unis… Le détail qui tue à Complet-veston, chapeau melon et long manteau : le dandysme sied à Robert.