Kaboom, l'épopée sex, drugs & rock'n'roll signée Araki

Présenté en séance de minuit au dernier Festival de Cannes, Kaboom, le nouveau film de Gregg Araki (The Doom Generation, Mysterious Skin) y a reçu la première Queer Palm, la palme gay du Festival, attribuée à un film qui « contribue aux questions lesbiennes, gays, bi et trans ». Un hymne au plaisir sous toutes ses formes.

L’histoire ? Celle d’un campus américain où les étudiants passent leur temps à prendre leur pied. C’est tellement plus sympa que d’aller en cours, après tout. Parmi eux, Smith, un étudiant en cinéma persuadé, après avoir ingéré des space cookies, d’avoir assisté au meurtre d’une jeune fille rousse. Et le voilà embarqué dans un délire hédoniste halluciné et hallucinant où des hommes portant des masques d’animaux côtoient un chef de secte désabusé fringué comme le Pape.

Grâce à une réalisation inventive et multicolore inspirée par l’esthétique pop façon MTV, et des dialogues trash et hilarants qui ont fait la patte du réalisateur, Araki détourne les codes du teen movie américain pour faire de Kaboom un délire sex, drugs & rock’n’roll marquée du sceau de John Waters et David Lynch. Comme à son habitude, il abat tabous, préjugés et obstacles au plaisir d’un simple revers de main, et explore sans retenue toutes les possibilités sexuelles avec jubilation.

Au casting, cinq acteurs plus ou moins débutants, mais tous plus sexys les uns que les autres. Thomas Dekker (héros des Chroniques de Sarah Connor) en tête, avec sa gueule de beau gosse submergé par ses hormones, qui ne croit pas aux catégories sexuelles. Suivi de près par Haley Bennett et son cynisme à toute épreuve, Juno Temple (Mr Nobody, Cracks) et son franc-parler décomplexé, Roxane Mesquida (vue chez Catherine Breillat) et son regard envoûtant ou encore Chris Zylka, surfeur blond comme les blés mais con comme ses pieds.

Et peu importe si le scénario ne semble pas toujours très cohérent et si l’histoire part dans toutes les directions. Kaboom ne se veut pas un chef-d’œuvre du septième art au sens noble du terme, mais simplement un moment de jouissance apocalyptique à l’état pur. Et, pour le coup, le pari est tenu. (Thomas Lapointe)

Kaboom de Gregg Araki

Avec Thomas Dekker, Haley Bennett, Roxane Mesquida, Juno Temple, Chris Zylka

Sortie le 6 octobre 2010