Donne-moi la main
Le premier film du réalisateur Pascal-Alex Vincent met en scène la relation tout en amour et en conflit de deux frères jumeaux, qui traverse à pied la France pour rejoindre l’Espagne.
Il y a un brin d’audace et de lyrisme dans ce premier film qui se concentre sur le lien qu’entretiennent deux frères jumeaux. Antoine et Quentin décident se rendre en Espagne, à l’insu de leur père, afin d'assister aux funérailles de leur mère qu'ils ont peu connue. Les deux comédiens, naturellement, expriment avec intensité cette tension duale viscérale de type attraction-répulsion, faite à la fois d’une tendresse fraternelle débordante et d’une colère rentrée qui s’exprime avec excès dans des chamailleries de gamins. Mais leur périple va mettre en exergue leurs différences. La route est en effet pour le réalisateur le meilleur moyen de mettre à l’épreuve les sentiments de ses personnages. A la fois conte initiatique et road-movie à pied à travers une France dont les paysages sont magnifiés par une lumière limpide, le film laisse la nature s’exprimer avec poésie. A la fois grave et lumineux, le film s’appuie avec élégance sur une mise en scène discrète et fluide, où les regards, les gestes et les silences en disent plus que les mots. C’est un film d’atmosphère avant tout qui laisse malheureusement paraître quelques faiblesses de scenario. Evitant une ennuyeuse étude psychologique, le réalisateur manque cependant parfois d’un peu de profondeur, tout obnubilé qu’il est par la beauté austère et trouble de ses deux comédiens-éphèbes dont l’alchimie nous fait oublier leur jeu plus que perfectible. Le Melocoton de Colette Magny, qui clôt le film, apporte une touche de mélancolie qui nous poursuit ensuite. (Thomas Lapointe)
Donne-moi la main, de Pascal-Alex Vincent
avec Victor Carril, Alexandre Carril, Anaïs Demoustier
Sortie le 18 février 2009