Boy A

Récompensé au festival de Dinard, ce premier film du réalisateur John Crowley fait preuve d’une sensibilité à fleur de peau, et nous fait découvrir le comédien Andrew Garfield, une des plus belles découvertes de ce début d’année.

"Jack Burridge" a 24 ans et il vient juste de sortir de prison où il a passé toute son adolescence pour un crime qu’il a commis pendant son enfance. Aidé par un assistant social, il tente de se réinsérer dans la société. Pour se faire, il va devoir effacer les traces de son passé et se forger un avenir immaculé. Mais cette nouvelle vie anonyme et mensongère pourra-t-elle ne pas céder quand ce passé maudit reviendra par vagues successives ? Si le réalisateur évoque avec finesse et sensibilité les thèmes de la culpabilité et de la rédemption sans jamais tomber dans le dogmatisme, l’histoire est surtout portée par le comédien Andrew Garfield, qui campe avec brio ce jeune homme passé sans transition de l’enfance au monde adulte, et qui, avec avidité,  dévore des yeux le monde extérieur qu’il a trop longtemps oublié. Craintif, il avance la tête dans les épaules, avec ce mélange tout particulier de confiance et de fragilité. Dès la scène d’ouverture, lorsqu’il reçoit de son père de substitution une paire de chaussure, la candeur de son regard en dit long et l’émotion est immédiate. Au contact de ses nouveaux compagnons, il réapprend à se laisser aller au bonheur et redécouvre ce qu’est le plaisir. Jusqu’à ce que son passé le rattrape définitivement. Car quand la vérité sur son passé éclate, son entourage n’hésite pas à en faire un bouc émissaire et à le rejeter à la marge. Le réalisateur est le seul à ne pas porter de jugement sur son personnage. Le seul à lui laisser une seconde chance. (Thomas Lapointe)

Boy A, de John Crowley

avec Andrew Garfield, Peter Mullan, Katie Lyons, Shaun Evans

Sortie le 25 février 2009