Ferien

Thomas Arslan met en scène une famille qui se déchire silencieusement dans la chaleur et l’insouciance de l’été.

Dans une maison de campagne isolée dans une clairière au milieu de la forêt, quatre générations d’une même famille se retrouvent, le temps d’un été. Et  ce qui devait être plaisir se transforme en souffrance. La grand-mère croule sous le poids de sa solitude, la mère sous celui de l’ennui tandis que sa fille étouffe sous celui de son couple. Les conflits éclatent dans la discrétion et le silence. Sous le calme apparent règne la tempête. Le cinéaste, en entrecroisant plusieurs fils narratifs, explore avec délicatesse toutes les facettes de ces histoires de famille et d’amour. Il met en scène des personnages qui évoluent dans le cadre d’une narration simple, faisant fi des ressorts dramatiques, et laisse le temps se dérouler. La nature est omniprésente dans le récit. Le soleil estival, les herbes hautes qui se balancent, les repas de famille sous l’arbre du jardin, la pelouse où les corps s’alanguissent sous la chaleur écrasante. La beauté de la lumière et la poésie des images créent une atmosphère irréelle lancinante que les plans fixes viennent renforcer en laissant l’histoire prendre son temps. Le vent qui souffle dans les arbres fait plus de bruit que les conflits qui sourdent. En contrepoint, l’insouciance et la légèreté des enfants qui jouent dans le jardin apportent une mélancolie brutale au film. Si le film exige parfois beaucoup du spectateur, cette belle tristesse qui s'en dégage finit par l’emporter. (Thomas Lapointe)

Ferien, de Thomas Arslan

avec Angela Winkler, Karoline Eichhorn, Uwe Bohm

Sortie le 18 février 2009